Plantation
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Floraison
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Récolte
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« Bonnet d’électeur », « bonnet de prêtre », « couronne impériale », « soucoupe volante », « artichaut de Jérusalem », « artichaut d’Espagne », « arboufle d’Astrakhan »… le pâtisson porte divers noms qui témoignent et de son aspect curieux et de sa saveur. En effet, ce légume ressemble à un apple pie, une tourte aux bords festonnés dont la chair développe des arômes qui peuvent évoquer ceux de l’artichaut.
Le pâtisson est un légume ancien, remis en vogue assez récemment. Et il le mérite ! Sa végétation compacte et non coureuse lui permet de trouver place dans les petits jardins (et même d’être cultivé en bac). Il ne demande aucune taille et, bien installé, n’exige presque pas d’entretien.
Ses fruits peuvent se récolter tout jeunes, au fur et à mesure des besoins, ou bien matures pour une conservation hivernale. Le pâtisson fait merveille en cuisine où il sublime les saveurs des autres aliments. Il s’agit également d’un légume diététique. Pauvre en calories (parfait donc dans les régimes), il est en revanche riche en fibres et en eau qui le rendent digeste. Il offre par ailleurs un grand panel d’éléments minéraux (notamment du fer) et de vitamines A, C et B6.
Semis et plantation du pâtisson
Où le semer et le planter ?
Comme toutes les plantes de la famille des Cucurbitacées, les pâtissons demandent de la chaleur ainsi qu’un sol riche et meuble. Installez donc ce légume à exposition ensoleillée, dans un terrain bien amendé en matière organique.
Quand semer et planter le pâtisson ?
Ce légume est frileux. Vous devrez donc attendre mai ou juin, que les derniers risques de gelées soient passés pour installer le pâtisson dans le potager, que vous le semiez en place ou que vous le plantiez.
Tenez compte de cette époque d’installation pour semer ce légume, en godet et au chaud, trois à quatre semaines avant la plantation.
Comment le semer et planter ?
Le pâtisson se sème, au chaud (dans des godets de 12 cm) ou en place, par poquets de 3 graines, enterrées sous environ 3 cm de terre. Ces semences germent dès que les températures atteignent 21 °C.
Même si la plupart des variétés de pâtisson ne sont pas coureuses, ce légume aime ses aises et prend de l’espace lors de sa croissance. Veillez à ce que les plants soient espacés de 1 m en tout sens.
Si vous le cultivez en pot, choisissez un contenant de 60 cm de diamètre et de profondeur minimum. Remplissez-le d’un mélange de terreau et de fumier composté et, si cela est possible d’un tiers de terre de jardin.
Culture et entretien du pâtisson
Comme la courgette, le pâtisson demande très peu d’entretien. Veillez simplement à ce que le sol autour des plants soit toujours couvert, si possible d’un paillage organique : fines couches de tonte régulièrement renouvelées, paille, consoudes ou orties fauchées… Non seulement cette couverture conservera sa fraîcheur au sol, enrichira celui-ci en humus mais elle limitera efficacement la pousse des mauvaises herbes.
Pour que les plants de pâtissons soient productifs, il est impératif que leur croissance de départ soit très vigoureuse et que la végétation soit bien établie avant que le végétal fleurisse. Malheureusement, les conditions météorologiques sont parfois bien contrariantes : sécheresse ou pluies battantes, chaleur excessive ou période de froid… Pour favoriser leur développement, il est conseillé d’arroser les pâtissons, à leur pied, avec un purin d’ortie dilué à 15-20 %.
Arrosez les plants, si possible à leur pied, en veillant plus particulièrement à leur apporter régulièrement de l’eau au moment de la croissance des fruits.
Note : la culture en pot ne demande pas plus d’entretien qu’en pleine terre.
Maladies, nuisibles et parasites
Si divers problèmes phytosanitaires peuvent toucher les cultures maraîchères, dans le jardin amateur, le pâtisson n’est réellement affecté que par l’oïdium. Cette maladie fongique se traduit par l’apparition de points blancs sur les feuilles, ponctuations qui s’étendent en vastes plages poudreuses. On appelle d’ailleurs la maladie « meunier » ou « blanc ». Le feuillage touché se dessèche et chute prématurément.
Ce champignon n’est pas présent dans le potager chaque année : il est favorisé par des températures douces (entre 23 et 26 °C) et, contrairement au mildiou, par la sécheresse.
L’oïdium attaque les plantes principalement au printemps puis en fin de végétation. Dans ce dernier cas, il n’a plus d’incidence sur les fruits produits par le pâtisson. Il n’est donc pas nécessaire de traiter. En revanche, à l’apparition des premiers symptômes printaniers, agissez en pulvérisant, sur le feuillage, des produits à base de soufre. À tester : il existe depuis peu un biocide agréé pour les jardins amateurs permettant de lutter contre l’oïdium des Cucurbitacées ; il est constitué par une bactérie, Baccillus subtilis.
Récolte
Quand et comment récolter ?
Le pâtisson est une courge qui peut se récolter à divers stades de maturité.
- Vous pouvez effectivement cueillir les fruits lorsqu’ils sont très jeunes pour les confire au vinaigre.
- Ou un peu plus développés mais encore immatures, à la façon des courgettes (soit 65 à 70 jours après le semis selon les variétés). L’épiderme est alors fin et ne nécessite aucun épluchage. La chair est très tendre et les graines à peine formées.
- Mais il est également possible de laisser mûrir les courges que sont les pâtissons : on attend alors le plus longtemps possible que le feuillage se dessèche pour couper les pédoncules au sécateur.
La conservation du pâtisson
Plus le pâtisson est récolté jeune, plus la durée de sa conservation (dans le bac à légume du réfrigérateur) est courte : de 3 à 5 jours maximum. En revanche, lorsque les fruits sont cueillis à maturité totale, ils peuvent se conserver 6 mois et plus.
La cuisine du pâtisson
Le pâtisson encore immature se prépare et se cuisine exactement comme la courgette. Il s’apprête en un tour de main : inutile de l’éplucher, on le lave rapidement et on le détaille en dés, en quartiers, en lamelles. Poêlé, sauté, cuit au four ou à la vapeur, le pâtisson développe une subtile saveur de fonds d’artichaut et sa chair fondante s’imprègne délicieusement des arômes des aliments qui l’accompagnent.
Il se marie avec bonheur avec de nombreuses herbes et épices (menthe, basilic, paprika, cumin…), des produits méridionaux (anchois, poutargue, brandade, tomate, poivrons…), des viandes hachées, des fruits secs, des fromages : chèvre, ricotta, parmesan…
Les très jeunes pâtissons peuvent être conservés dans du vinaigre. Ils se transforment alors en condiments qui accompagnent viandes froides et charcuterie. Ou encore, ils composent d’originaux apéritifs.
Mini-pâtissons au vinaigre
- 500 g de mini-pâtissons
- 6 dl de vinaigre de cidre
- Graines de moutarde, de coriandre, de poivre noir (1 c. à c. de chaque)
- 2 feuilles de laurier
- 50 g de gros sel
Lavez les pâtissons et coupez leurs deux extrémités. Plongez-les dans de l’eau bouillante pendant 3 min avant de les égoutter. Dans une terrine, saupoudrez-les de sel et laissez-les reposer pendant au moins 2 h. Portez à ébullition le vinaigre avec le laurier et les épices et maintenez le feu durant 3 min. Laissez infuser jusqu’à complet refroidissement. Dans des bocaux en verre fermant avec des caoutchoucs, disposez les pâtissons préalablement rincés pour les débarrasser du gros sel. Versez le vinaigre réchauffé puis fermez hermétiquement. Rangez les bocaux au frais, au sec et à l’abri de la lumière. Ces mini-pâtissons se dégustent au bout de 3 semaines et se conservent une année.
Les pâtissons peuvent aussi se consommer bien mûrs. Leur chair dense est alors farineuse. Ils se cuisinent comme les autres courges : en velouté (à tester avec des noisettes grillées et du cerfeuil émincé), farcis, en gratin, en purée…
Multiplication du pâtisson
Les pâtissons se multiplient par semis. Vous pourrez conserver comme semences les graines des fruits récoltés à maturité mais gare à l’hybridation naturelle. En effet, si d’autres variétés de pâtisson ou d’autres courges de la même espèce (Cucurbita pepo) poussent à proximité, il peut y avoir fécondation croisée. Et les graines recueillies risquent de fournir des fruits bien différents de ceux que vous escomptiez !
La pollinisation manuelle peut alors être une solution afin de conserver les qualités de chaque variété.
Conseils écologiques
Afin que les pâtissons offrent de nombreux fruits, il est indispensable que leurs fleurs soient bien fécondées, et donc visitées par des abeilles, bien sûr, mais aussi des bourdons, des syrphes, des bombyles et autres pollinisateurs. Comment accueillir ces auxiliaires dans le jardin ? En installant le plus de fleurs attractives possible à proximité des légumes (voire entre eux) ! Pour cela :
- Semez des aromatiques (aneth, coriandre, menthe, thym…), des fleurs (bourrache, vipérine, cosmos…) et des engrais verts : sarrasin, moutarde, féverole…
- Conservez près du potager des zones de plantes sauvages (ortie, berce, consoude…) au pied d’une haie ou sur un talus, par exemple.
- Et, pourquoi pas, laissez fleurir des légumes comme les poireaux, les oignons ou les choux. Non seulement ces plantes sont très attractives pour les pollinisateurs et autres auxiliaires mais vous pourrez ainsi récupérer les semences de vos variétés préférées !
Le saviez-vous ? Des expérimentations semblent montrer que pour lutter contre l’oïdium des Cucurbitacées, le lait serait parfaitement efficace. Appliqué préventivement sur le feuillage après avoir été dilué à 10 % (c’est à dire en mélangeant 1 litre de lait dans 9 litres d’eau), ce produit limiterait la contamination par le « blanc ». Les acides aminés et les sels minéraux du lait renforceraient les défenses naturelles des plantes mais perturberaient aussi le métabolisme du champignon.
Un peu d’histoire…
Le pâtisson est cultivé depuis l’époque précolombienne par les peuples amérindiens de la côte est des États-Unis. De la Nouvelle-Angleterre jusqu’en Virginie, ce légume est d’ailleurs désigné par différents noms. Il se décline depuis fort longtemps en diverses variétés. Ainsi, au début du siècle dernier, Vilmorin décrit l’étonnante variété américaine ‘Pine-apple Squash’, « courge ananas », un pâtisson jaune dont la couronne supérieure est allongée et conique à la façon du fruit du même nom.
On estime que le pâtisson a été introduit très tôt en Europe où, comme le haricot, il fut vite adopté dans la consommation courante. En témoigne d’ailleurs la représentation précoce de ses fruits, dès 1591, dans le Plantarum Seu Stirpium Icone, fameux ouvrage du botaniste flamand, Matthias de l’Obel. Il semble que le pâtisson, communément cultivé autrefois en France, était jaune et verruqueux. Toutefois, à la fin du XIXe siècle, les catalogues des grainetiers proposaient à la vente des variétés aux fruits verts, orange, panachés, galeux…