Culture du choux Kale

Semis et repiquage

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Semez le chou kale en mai-juin, en enterrant les graines sous 5 mm de terre.
Vous pouvez aussi semer au chaud, à l’intérieur, dès le mois d’avril.

Le repiquage (vivement conseillé) est réalisé au potager lorsque les jeunes plants mesurent environ 5 cm de haut : plantez un pied tous les 30 cm.

Le chou kale apprécie les sols riches et argileux, mais il pourra s’accommoder de la plupart des terres. Sa seule réelle exigence concerne le climat : il réussit mal sous les climats trop chauds et préfère la fraîcheur.
Plantez-le de préférence au soleil (à défaut, la mi-ombre peut aussi lui convenir).
Sa culture occupe peu d’espace : il convient même aux petits jardins !

Jeunes plants de chou kale
Jeunes plants de chou kale – (Aquila-chrysaetos / flickr.com)

 

Soins et récolte du chou kale

Arrosez après le semis jusqu’à la levée des graines, puis au moment du repiquage pour aider à l’enracinement des plants. Ensuite, le chou kale se débrouille tout seul avec l’eau du ciel. Nul besoin non plus de fertilisation particulière.

Récoltez-le après les premières gelées, à partir d’octobre, en cueillant les feuilles au fur et à mesure des besoins, en commençant par celles du bas. Vous pourrez ainsi récolter jusqu’en décembre, car ce chou frisé résiste allègrement à des températures descendant jusqu’à -10°C, voire -15°C.

Chou kale à feuilles pourpres
Chou kale à feuilles pourpres

Ravageurs et maladies des choux

  • Chenilles diverses et variées. Plusieurs espèces de chenilles mangent les feuilles des choux : notcuelles, piérides, teignes … …
  • Noctuelles terricoles (vers-gris) …
  • Mouche du chou. …
  • Altises. …
  • Puceron cendré du chou. …
  • Pigeons.

Chenilles diverses et variées

chenillePlusieurs espèces de chenilles mangent les feuilles des choux : notcuelles, piérides, teignes …

Si rien n’est fait elles peuvent faire de gros dégâts. Il faut les éliminer en inspectant régulièrement le feuillage et en utilisant du savon noir.

Noctuelles terricoles (vers-gris)

vers grisLà aussi des chenilles, mais qui vivent sur et dans le sol. Difficiles à repérer, on s’en rend compte souvent trop tard.

La nuit elles s’attaquent aux collets et aux jeunes feuilles des choux qui dépérissent comme par manque d’eau.

Mouche du chou

mouche du chouUne mouche qui vient pondre au pied des plants. Ils dépérissent sans raison apparente. Si vous déterrez les pieds des asticots dévorent le collet.

Un moyen simple pour l’éviter est de poser un carré en carton au niveau du collet pour éviter que les femelles ne viennent pondre.

Altises

altisesLe feuillage est percé d’une multitude de petits trous causés par de petits coléoptères noires. Ils sautent tels des puces lorsque ils sont dérangés.

Dangereux surtout pour les jeunes plants, ceux déjà bien développés y résistent en général.

Puceron cendré du chou

puceronsLes feuilles s’enroulent et se décolorent, des pucerons sont présents en grande quantité sur les feuilles.

Si l’attaque est importante pulvérisez du savon noir dilué dans l’eau à 5% pour les éliminer.

Pigeons

pigeonsEn début de printemps les feuilles sont mangées à coup de becs. Ils adorent les jeunes plants et peuvent compromettre une bonne partie de la récolte.

La pose d’un filet ou d’épouvantails est efficace.

Les maladies du chou

Hernie du chou

Les symptômes : flétrissement des feuilles par temps chaud, puis, apparition de décolorations jaunes. Présence de tumeurs (renflements) sur les racines.
Le responsable : Plasmodiophora brassicae, un champignon présent dans le sol.
Provoquées par un champignon microscopique, des excroissances blanches se développent sur les racines, perturbant ses capacités d’assimilation : voilà la fameuse hernie du chou.

Symptômes : Antoine Bosse-Platière
Galles sur les racines de chou
Les galles se développent sur les racines, formant des excroissances blanchâtres. ©C. Galinet

L’attaque peut commencer en pépinière sur des jeunes plants qui deviennent chétifs. À un stade plus avancé, elle se manifeste par un flétrissement du chou aux heures chaudes de la journée, auquel l’arrosage n’apporte pas d’amélioration. C’est alors qu’en arrachant le plant dépérissant, vous découvrez le symptôme caractéristique : un grand nombre de galles qui se sont développées sur les racines, formant des excroissances blanchâtres très irrégulières qui perturbent les capacités d’assimilation de la plante. Pour être tout à fait sûr du diagnostic, une deuxième vérification s’impose : avec votre couteau, tranchez l’une de ces galles par le milieu. Si elle est creusée de galeries, vous allez trouver également des larves. Elles proviennent de pontes déposées au niveau du collet par le charançon gallicole du chou qui peut, lui aussi, causer de gros dégâts sur les crucifères. Par contre, si la galle ne laisse apparaître aucune cavité, il s’agit bien de la hernie du chou.

Carte d’identité

Provoquées par un champignon microscopique, Plasmodiophora brassicae, ces monstrueuses déformations racinaires sont connues depuis le Moyen Age, où l’on parlait de “syphilis du chou”. C’est une maladie spécifique des crucifères (ou Brassicacées) que l’on retrouve sur les navets, les rutabagas, le colza et parfois sur les radis. Les crucifères sauvages, comme la bourse-à-pasteur, la ravenelle et la moutarde y sont également sensibles.

Biologie

Lorsque les galles se décomposent dans le sol, l’éclatement des cellules libère des millions de spores, qui assurent la dissémination du champignon et peuvent se conserver dans le sol pendant dix ans. La contamination peut s’effectuer par les plants de chou en place, mais aussi par les outils, par des composts contenant des plantes atteintes, par les eaux de ruissellement, et même par des fumiers provenant d’animaux nourris avec des racines de crucifères contaminées (navets, raves, rutabagas).
Pour pouvoir infester les plantes, les spores du champignon doivent bénéficier de conditions favorables : un sol mouillé et un pH compris entre 5 et 6. Elles commencent par se transformer en zoospores munies d’un flagelle, sorte de nageoire qui assure leur mobilité. Puis elles pénètrent dans les racines, par les poils absorbants ou par des blessures, et germent. Le champignon se multiplie alors très rapidement en formant les nombreuses ex­croissances caractéristiques de la hernie.

Moyens de lutte

Pour éviter de disséminer les spores dans le sol, il faut enlever et brûler les plantes atteintes au fur et à mesure. C’est à peu près la seule mesure de lutte directe que l’on puisse appliquer.

Tous les efforts doivent donc se concentrer sur la prévention, en particulier après un hiver très humide :

  • Vous adopterez tout d’abord des rotations d’autant plus longues que les conditions sont favorables au développement du champignon, afin de ne pas cultiver de crucifères au même endroit avant plusieurs années (sept à huit ans si la maladie s’est déjà déclarée).
  • Il est possible de modifier ces conditions favorables à la hernie : 
    • en drainant et en allégeant les sols trop humides ou asphyxiants ;
    • en relevant progressivement le pH du sol par des amendements calcaires : calcaire broyé, dolomie, marne, craie, chaux éteinte (20 kg pour 100 m2 ), sable coquiller (qui allègera aussi la structure du sol).
  • Pour ce qui est des précédents culturaux, évitez de semer des engrais verts de la même famille que le chou, comme la moutarde. Supprimez également les crucifères sauvages comme la bourse-à-pasteur, fréquente dans les jardins. Par contre, des graminées comme le ray-grass ou le dactyle sont recommandées sur un terrain contaminé, car elles provoquent la germination des spores présentes dans le sol, sans leur permettre de poursuivre leur cycle au-delà. Poireau, oignon et ail sont également de bons précédents, grâce à leurs propriétés antifongiques.
  • Enfin, quand vous achetez vos plants de choux, choisissez-les de préférence à racines nues. Ils seront plus vigoureux que les plants en motte, grâce à un chevelu racinaire plus développé, et vous pourrez vérifier l’absence de galles sur les racines.